ArcelorMittal abandonne étonnamment ses projets d'acier vert !
ArcelorMittal annule son projet de produire de l'acier vert à Eisenhüttenstadt en raison de l'incertitude économique.

ArcelorMittal abandonne étonnamment ses projets d'acier vert !
Quel choc pour la sidérurgie allemande ! Le plus grand producteur d'acier au monde ArcelorMittal a étonnamment abandonné son projet de passer à la production d’acier vert dans les usines de Brême et d’Eisenhüttenstadt. Alors que les discussions et la planification étaient déjà avancées, les conditions générales sont désormais si mauvaises qu'elles remettent en question la viabilité économique. Dans un communiqué, il a été annoncé que la décision était motivée notamment par des doutes sur la rentabilité de la production d'acier à réduction de CO2.
Cependant, ces derniers mois, la situation a été particulièrement difficile pour de nombreux acteurs du secteur. Selon les rapports Les prix élevés du marché et les fluctuations des prix ainsi que les difficultés d’approvisionnement en hydrogène vert ont été déterminants dans la décision. Ces matières premières sont essentielles à la production climatiquement neutre souhaitée, mais ne sont actuellement pas disponibles en quantités suffisantes et sont également coûteuses. Le ministère fédéral de l'Économie le regrette également, soulignant que le financement public promis pour ces changements - environ 1,3 milliard d'euros - restera largement inutilisé.
Un revers pour la décarbonisation
L’industrie sidérurgique n’est pas un acteur négligeable lorsqu’il s’agit d’atteindre les objectifs climatiques de l’Allemagne. Il est responsable d’environ 8 % des émissions totales de gaz à effet de serre du pays. Des changements majeurs sont donc nécessaires. Les émissions doivent être réduites de 55 % d'ici 2030, alors que l'ensemble de l'UE souhaite atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Ces objectifs ambitieux contrastent fortement avec la décision d'ArcelorMittal de s'éloigner de ses plans initiaux.
En revanche, d'autres entreprises comme Thyssenkrupp et Salzgitter restent optimistes et estiment respectivement leurs coûts de changement à environ 10 milliards d'euros et 3 milliards d'euros. Il apparaît clairement que l’industrie sidérurgique doit résister à d’énormes pressions financières pour devenir plus respectueuse de l’environnement. "Les coûts d'investissement élevés pour passer à des procédés de fabrication propres sont estimés à environ 35 milliards d'euros", souligne un rapport d'expert. Le redressement initié par ArcelorMittal montre qu’il est nécessaire d’agir dans ce domaine.
Les enjeux de l’économie de l’hydrogène
L’hydrogène vert est considéré comme une ressource clé pour une transition en douceur vers une production d’acier neutre pour le climat. Mais la pratique est différente. L’industrie sidérurgique est actuellement confrontée à des risques importants. Les prix élevés de l’électricité en Allemagne ne constituent qu’un autre point critique de cette équation. Même d'anciens ministres comme Habeck expriment leurs regrets face à l'annulation des projets et soulignent l'importance de ces initiatives climatiques. Le besoin de soutien financier persiste sans relâche. Un projet pilote sur des accords de protection du climat entre l’État et les entreprises pourrait être utile à cet égard.
La suite reste passionnante. La régression d'ArcelorMittal pourrait également avoir des effets à plus long terme sur la compétitivité de l'industrie sidérurgique européenne. D’autant plus que les prix de l’acier vert lui-même pourraient être de 30 à 40 % plus élevés que ceux des produits conventionnels provenant de pays aux réglementations climatiques assouplies. Les entreprises et les politiques ont le devoir de trouver des solutions.
Dans l'ensemble, la situation reste tendue. L'industrie est confrontée à des défis majeurs en matière de restructuration, et le retrait d'ArcelorMittal rappelle clairement que la transition de la théorie à la pratique reste un chemin semé d'embûches.